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"On finit tous un jour par se croire immortel"

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Eachann Hastings

It's Eachann Hastings
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MessageSujet: "On finit tous un jour par se croire immortel" "On finit tous un jour par se croire immortel" EmptyMer 24 Aoû - 16:51

On finit tous un jour
Par se croire immortel

Bip. Bip. Bip. Lancinant. Incessant. Il faisait noir dans ce bled. Qu'est-ce qui se passait encore ? Je réalisais soudain que ce n'était pas l'endroit qui était sombre mais simplement que mes yeux étaient clos. Papillonnement de paupières. Aie ! La douleur me déchira la pommette et la lumière me brûla la rétine. Mais bordel ! Qu'est-ce qui se passait encore ? Pour la deuxième fois, cette question me traversait l'esprit. Pour la seconde fois, ma mémoire flancha, me laissant un immense trou noir et douloureux pour seule réponse. Nouvel essai : murs blancs, draps blancs, porte blanche. Nouvelle fermeture des sas. Quelle idée de mettre des néons aussi agressif dans une pièce immaculée ! C'était un coup à se déglinguer la vue ! Mon cœur manqua un battement et le bip tressauta. Tiens, tiens... Ma gorge était sèche et je me sentais vaguement vaseux. Mes membres ne semblaient pas vouloir me répondre. J'étais tenté de hurler mais c'était débile... Je testais mes doigts qui bougèrent après une longue, très longue seconde de délais. Je soupirais. Horreur ! Un simple mouvement me retournait l'estomac et m'inondait la bouche d'un goût abominable. Il me fallut encore une dizaine de minute pour comprendre : T'es à l’hôpital crétin !

Maintenant que cette question était réglée, j'aurais bien aimé savoir ce que je fichais là... Pas besoin de chercher très loin mon coco : hier soir, un bar, un mec trop baraqué... Le noir. Total. Absolu. Le néant. Je portais la main à ma joue, la sentant gonflée comme un ballon de baudruche prêt à exploser. Mon nez semblait miraculeusement intact. On ne pouvait pas en dire autant de mon poignet gauche et de deux côtes froissées à droite. Et bin, c'était du joli... Soudain, je compris d'où venait le goût horrible sur ma langue : lavement d'estomac au charbon... Miam. Encore heureux que je venais de rentrer de mission parce que là, repartir pour la base aurait été légèrement compliqué... J'espérais bien pouvoir garder cet incident secret. Une fois encore. En me redressant, je grimaçais et contemplais la pièce d'un air absent. C'est ainsi que me trouva l’infirmière. Hé bien ! On est réveillé Monsieur Hastings ? Rassurez-moi, c'est bien un hôpital et pas un truc de désintox ? Elle sourit et opina du chef pour me confirmer la première proposition. Je retins à grand peine un soupir qui m'arracha un râle de douleur en provenance de ma cage thoracique blessée. Vous avez droit à un coup de fil si vous voulez... Mais après il faudra couper votre portable... Un instant, je fus interloqué, puis je remarquais le téléphone dans ma main. L'écran affichait le numéro de ma petite soeur. Pourquoi mon inconscient n'avait-il pas encore saisi que la famille c'était du passé ?

Vous pourrez sortir ce soir. Mais essayer de trouver quelqu'un pour vous raccompagner. Je vous apporte les papier dans une ou deux heures. Je hochais la tête, troublé. J'hésitais un long moment puis écrasait la touche verte de mon portable. Messagerie. Hum... Bella ? C'est moi... Tu crois que tu pourrais passer me prendre à l'hôpital... Directive du médecin... Je t'aurais pas ennuyée sinon... Et. Tu pourrais passer par mon appart pour prendre quelques vêtements ? Merci. Oh et dis rien aux parents. Il y a deux ans, j'aurais sans peine demandé ce petit service, mais aujourd'hui... Les choses avaient changé et je n'étais pas certain qu’elle accepterait de laisser de côté nos différents...
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Isobel Hastings

It's Isobel Hastings
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MessageSujet: Re: "On finit tous un jour par se croire immortel" "On finit tous un jour par se croire immortel" EmptyMer 24 Aoû - 18:51

La musique se diffusait dans tout mon appartement. J'avais pour habitude de toujours mettre le son à fond. Heureusement que l'appartement était plutôt bien insonorisé, sinon les voisins passeraient leur temps a venir tambouriné à ma porte. Enfin, c'est arrivé une ou deux fois. High and Dry, Radiohead était le morceau qui tournait, alors que mon portable se mit à retentir. Je ne l'entendis pas. Écoutant la musique, je m'occupais à faire un peu de rangement. Je ne suis pas maniaque, mais un peu de rangement de temps en temps ne fait pas de mal, n'est-ce pas ? Un cadre m'échappa des mains. Quelle conne ! Je l'ai cassé. Je me baissais en soupirant pour le ramasser, le regardant d'un peu plus près. C'est un cadre avec une photo de mes frères et moi à l'intérieur. Celle-ci remonte à plusieurs années. C'est fou le pouvoir que les photos ont. En un clin d'oeil elles sont capables de vous ramener à une période, de vous remémorer certaines choses. C'était la bonne époque, l'époque où la famille Hastings était encore. Aujourd'hui que sommes nous devenus ? Nous ne sommes plus rien. Nous n'existons même plus. C'est peut être une bonne chose que ce cadre se soit brisé, ma famille l'est aussi et il ne se passe pas un jour sans que je regrette le passé. J'aimerais retrouver ce temps. Le sourire sur la photo montre que nous étions heureux. Contrairement à ce que je pensais à ce moment-là, notre famille n'était peut-être pas aussi forte que je ne le pensais. On n'a même pas été capable de retenir l'un des notres et au lieu de se serrer les coudes, on s'est tous dissipés. C'est trop dur d'aller voir ma mère, de voir la tristesse sur son visage. Il n'y à rien de plus important pour une mère que ses enfants. Imaginez vous ce que celle-ci peut ressentir lorsqu'un de ses enfants décide de lui tourner le dos. Elle est dévastée, je le sais. Je souffre aussi. Il a beau être parti il y'a un an et demi maintenant, la douleur ne s'est pas dissipée. Tout le monde dit qu'un jour, les maux finissent par s'apaiser. Vous voulez savoir une chose ? C'est des conneries. On dit juste ça pour donner de l'espoir aux gens et pour éviter que tout le monde se flingue. Je me sens vraiment seule, avant on pouvait tous compter les uns sur les autres... et maintenant ? Maintenant rien. Je préfère passer mon temps à me châtaigner avec Eachann, parce que je souffre et que je suis en colère. D'ailleurs, il n'est plus le même.
Jaysen ne reviendrait jamais. J'avais cessé de le croire, cependant, ça ne m'empêchait pas de vouloir le retrouver, même si il est clair qu'il ne veut pas être retrouvé. Quel connard ! Comment peut-on abandonné ainsi toute sa famille ? Aucune raison n'est valable. Parfois, je me sens coupable, je me dis que c'est peut-être de ma faute, de notre faute. Avons-nous fait tout ce qu'il fallait ou l'avons-nous pousser à nous fuir ?
Je me redressais avec le cadre à la main, retirant la photo avant de jeter le cadre à la poubelle. C'était difficile d'avoir à regarder cette photo. Je décidais donc de la cacher à un endroit, la glissant dans une pochette d'un de mes disques vinyles. Je m'affalais sur le canapé. Je soupirais derechef avant d'attraper mon portable. Ce n'est qu'à cet instant-là que je remarquais l'appel manqué. J'avais un message vocal. J'appelais la boite vocale afin d'écouter le message : « Hum... Bella ? C'est moi... Tu crois que tu pourrais passer me prendre à l'hôpital... Directive du médecin... Je t'aurais pas ennuyée sinon... Et. Tu pourrais passer par mon appart pour prendre quelques vêtements ? Merci. Oh et dis rien aux parents » - L'hôpital ? Comment ça ? Qu'est-ce qu'il s'était passé ? Eachann est mon frère malgré tout, malgré toutes nos disputes, aussi, je ne pouvais pas m'empêcher de m'inquiéter. Bien sûr que j'allais aller le chercher, m'assurer que tout aille bien. Le disputer si il avait fait des bêtises. Mon frère à l'air d'avoir aucune conscience du danger... ou alors peut-être qu'il en à confiance, mais qu'il se croit invincible. C'est ridicule !

Je passais chez Eachann prendre quelques affaires, comme il me l'avait demandé. Je connais assez bien pour savoir où il cache sa clef. J'attrapais un petit sac pour y fourrer les affaires, cela ne me pris que quelques minutes. Je repris le volant de la mustang jusqu'à l'hôpital de Gold Coast. Si il avait un truc stupide pour se retrouver à l'hosto, j'allais lui passer un gros savon. Arrivé sur le parking, je garais la voiture, puis me dirigeais vers l'accueil de l'hôpital, on m'indiquait la chambre de mon frère. Je ne pris pas la peine de frapper une fois arrivé devant la porte de la chambre. J'entrais directement. Je lançais un regard à mon frère installé sur le lit. Je remarquais les marques sur son visage, sa joue avait gonflé. Je jetais un coup d’œil à son poignet. Eachann devait encore s'être battu - « Comment tu vas ? » - lançais-je. Je posais ses affaires sur une chaise à côté du lit. Je voulais avant toute chose savoir si ça allait, comme ça je pouvais passer à l'étape suivante et lui crier dessus. Enfin... pas trop fort sinon je me ferais jeté de l'hôpital - « Qu'est-ce que tu as fait encore pour te retrouver dans cet état ? »
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Eachann Hastings

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MessageSujet: Re: "On finit tous un jour par se croire immortel" "On finit tous un jour par se croire immortel" EmptyVen 26 Aoû - 23:42

Les yeux fermés, je faisais osciller mon portable éteint entre mes doigts encore un peu malhabile. Apparemment, il avait fallu une dose de cheval pour que les antidouleurs fassent effet... Pas étonnant avec les autres trucs qui circulaient librement dans mon sang. J'avais encore merdé... Je le savais et comme toutes les âmes perdues je me disais que cette fois était la dernière. Foutaises ! Je voulais pas que ce soit la dernière, simplement parce que me foutre en l'air, c'était le seul moyen d'oublier. Et même si ça n'avait pas l'effet voulu, pour quelques heures, les blessures affectives semblaient moins douloureuses. J'oubliais pas... C’est impossible. On dit bien pardonne mais n'oublie jamais. J'avais beau essayer, c'était pas gagné. Autant pour la première partie de l'équation. Pardonner ? Pardonner ce crétin ? Jaysen était mon obsession. Chaque soirée passée à la base de Canberra était réservée à la recherche d'une chimère. Celui que nous avions aimé n'existait plus vraiment... Il nous fuyait. Je pensais même qu'il avait changé de nom... J'étais trop orgueilleux pour avouer que je me souciais encore de ce petit con. Du coup, pas une seule preuve n'existait chez moi, ici à Gold Coast. Pour tout le monde, j'avais tiré un trait sur les Hastings et surtout sur le cadet fugueur. Rien ne m'avait donc retenu d'envoyer ma soeur à la maison. Elle ne trouverait rien... Pas même une photo. Le seul souvenir était ma montre qu'ils m'avaient offerte pour mes 20 ans, gravée de leurs deux prénoms... Autant dire des promesses en l'air !

J'entendis ses pas dans le couloir bien avant qu'elle n'entre dans le service où j'étais. C'était comme instinctif... Nous étions fusionnels tous les trois... C'était ce qui nous permettait de penser que Jaysen était sain et sauf... Seulement très loin. En secret, nous étions tous deux, Bela et moi, convaincu que nous aurions senti quelque chose si le pire était arrivé. Le truc, c'ets que plus le temps passait et plus j'avais l'impression que nos liens s'atténuaient. Je me concentrais sur sa voix qui demandait le numéro de ma chambre. J'avais une ouïe suffisamment fine pour occulter le bruit des machines et des blablateries des infirmières. Je tentais de me souvenir de la dernière fois où nous nous étions vu. D'après ma mémoire chevrotante, ça faisait un bail, et ça ne s'était pas très bien passé. Enfin, je pense qu'on ne pouvait pas faire pire qu'au Noël passé où je l'avais giflée. D'ailleurs, je m'en voulais encore tout en éprouvant une satisfaction intense. C'était vraiment pathétique de n'avoir pas su trouver les mots... C’est vraiment lorsqu'on touche le fond que l'instinct prend le pas sur la réflexion. J'ouvrais les yeux à l'instant où elle passait la porte.

Ma petite soeur eut un petit sourire. Du genre "ok, t'es toujours envie, c'est bon", mais elle n'était pas ravie d'être là, je le savais. Légèrement échevelée par le vent dans le parking, elle n'en était pas moins belle. C'était une sorte de fierté d'avoir une si jolie fille dans la famille. N'empêche que je m’apprêtais à passer un sale quart d'heure. Son regard parcourut les dégâts et elle soupira. On fait aller... Ce sont juste des égratignures. Je grimaçais en parlant. Mes côtes me faisaient un mal de chien mais ce serait réglé en trois ou quatre semaines d'après l'infirmière. J'avais hésité entre plusieurs tactiques face à Izzie : prétendre souffrir et espérer qu’elle serait moins mordante ou dire la vérité et ne pas prendre le risque qu'elle découvre la supercherie si je lui disais que je sortais le jour même une fois que toutes traces d'alcool seraient dissipées de mes veines. Bah tu sais bien... Moi et ma grande gueule. En fait, je me souviens pas trop... ça devrait me revenir d'ici deux heures. Et toi ? Quoi de neuf ? Tu as l'air en forme... Tentative de sourire : rencontre avec son regard glacial. Je soupirais. Les choses n'étaient vraiment pas simples. J'étais parvenu à me faire haïr de ma soeur... J'étais vraiment un abruti fini... N'empêche que j'étais comme ça et que je ne portais pas non plus tous les torts. Merci pour les affaires... Mon sac de sport était très légèrement rempli. Elle savait déjà que je ne resterais pas à l'hôpital. Elle me connaissait et elle savait qui j'étais devenu. Tout n'était pas perdu, on se comprenait encore... Même si c'était le pire de moi qu'elle connaissais par coeur...
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Isobel Hastings

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MessageSujet: Re: "On finit tous un jour par se croire immortel" "On finit tous un jour par se croire immortel" EmptyDim 28 Aoû - 17:18

Les choses ont tellement changés depuis le départ de Jaysen. Quand il a décidé de nous tourner le dos, c'est comme si j'avais perdu une partie de moi-même. Il y'a une part de moi qui s'est brisé parce que mes frères sont une part de moi. Nous avions des rapports fusionnels, je pense que beaucoup de gens ont eu du mal à nous saisir. Entre nous, il y avait souvent besoin que d'un regard pour se comprendre. Je suis aussi persuadée d'avoir une sorte « d'instinct » qui me permet de sentir lorsqu'il est arrivé quelque chose à l'un de mes frères... du moins j'avais cet instinct. Mes frères étaient tout pour moi, les deux hommes de ma vie si puis-je dire. Ce qui m'unissait à mes frères était unique, certainement inexplicable. Il n'y à aucun mot capable de quantifier l'amour que j'ai pour eux. Aujourd'hui, je suis détruite par le départ de l'un et le détachement de l'autre. J'ai comme l'impression d'avoir perdu mes deux repères. Je l'ai toujours dit : Jaysen et Eachann sont comme deux piliers sur lesquels je peux m'appuyer. Seulement, ils se sont tout deux écroulés maintenant. J'ai tellement de peine au fond de mon coeur, mais aussi de la rage. Je leur en veux clairement, terriblement. Qu'est-ce que représentait notre lien pour eux ? Etais-je la seule à ressentir cette fusion ? Jaysen n'avait t-il pensé qu'a se barrer ? Et vu la réaction de Eachann, ça n'avait pas l'air de l'attrister plus que ça. J'en venais même à me demander si ils avaient vraiment tenus à moi un jour. Je les déteste, mais dans le fond, on ne vient à haïr que ceux qu'on aime, qu'on a aimé. C'est normal que je sois déçue et en colère contre eux. Ils étaient les deux éléments les plus importants de ma vie. Ils se sont envolés. Eachann n'a pas quitté la ville, mais c'est tout comme. On ne se voit jamais, quand on se voit, on se dispute et le reste du temps il est en déplacement avec son métier. A croire que lui aussi cherche un moyen de s'éloigner de Gold Coast. Est-ce qu'il pourrait choisir de partir pour toujours un de ces jours ? Cette pensée m'effraie. J'ai beau avoir beaucoup de rancoeur, ça me tuerait qu'il s'en aille à son tour. Je passe presque tout mon temps à l'incendier quand on se voit, mais j'aimerais qu'il me montre quelque chose. Qu'il me console ou qu'il me dise qu'il n'en a pas rien à faire, qu'il est là et que ça ira.

Eachann était dans un sale état. Dans quoi s'était t-il encore fourré ? Mon aîné avait le chic pour affronter les situations dangereuses, ce qui m'exaspérait. Il est humain, non invincible - « On fait aller... Ce sont juste des égratignures. » - me dit t-il en grimaçant. Il se fichait de moi ? - « Bah tu sais bien... Moi et ma grande gueule. En fait, je me souviens pas trop... ça devrait me revenir d'ici deux heures. Et toi ? Quoi de neuf ? Tu as l'air en forme... » - Il sourit alors que je lui lançais le plus glaciale de mes regards. Je n'avais aucune envie de sourire. Il était con ou quoi ? Pourquoi fallait t-il toujours qu'il l'ouvre et qu'il se batte ? Ne lui avait t-on pas appris à se comporter en société. Je craignais qu'un jour les choses ne se finissent mal pour lui et si ça se finissait mal pour lui, c'était aussi mal pour moi. Je me retenais de lui sortir un : Connard, y'a des gens qui tiennent à toi t'es au courant ? Arrête tes conneries. Il me remerciait pour les affaires et je ne lui adressais toujours pas un sourire. Ils étaient devenus rares entre nous. J'ai parfois plutôt envie de lui mettre des claques que de lui sourire. D'ailleurs, lui ne s'était pas gêné pour me gifler une fois. Il l'avait fait une fois, mais il ne le ferait pas deux, c'est moi qui vous le garanti - « T'es sérieux ? Quoi de neuf ? » - répétais-je avec exaspération. Il pense vraiment que je vais me mettre à lui parler de mon petit quotidien, comme ça, comme si de rien était, comme si il ne se retrouvait pas dans un lit d'hôpital - « Tu t'en souviens pas ? Remarques, avec toutes les conneries que tu enchaînes ça ne m'étonne pas. Ta grande gueule et toi ferais mieux de la fermer, quand est-ce que tu comprendras ? » - Je laissais passé un instant de silence. C'est fou, quelque chose s'était vraiment brisée dans notre lien - « Est-ce que tu as vu ta tronche ? » - balançais-je.
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MessageSujet: Re: "On finit tous un jour par se croire immortel" "On finit tous un jour par se croire immortel" EmptyJeu 15 Sep - 18:32

Bon d'accord... J'allais passé un sale quart d'heure. Je ne savais pas si c'était mérité... Si ça se trouve, j'avais peut-être joué les héros cette nuit... Le coup que j'avais pris sur le nez m'empêchait de m'en souvenir. A moins que ce soit l'alcool et la coke. Mais c'était moins reluisant de penser à cette solution. Le schéma essayait de s’ancrer dans ma tête. Echec total. Je savais que je n'étais rien d'autre qu'un déchet incapable de réfléchir quand ces substances inondaient mon sang. L'image du sauveur de damoiselle en détresse s'envola de mon esprit et la vérité apparut : un gigantesque trou noir. Je ne pouvais pas même plus me mentir à moi-même alors à quoi bon... Cependant, je ne pouvais pas m'empêcher pour la cause de jouer les imbéciles devant ma soeur : le mec sûr de lui avec un sourire moqueur sur les lèvres. Je sentais que ça ne faisait pas illusion pour autant. Mais je m'entêtais. Je n'arrivais pas à lui dire la vérité. Je n'avais aucune envie de lui dire que j'étais dans la merde, que j'étais paumé, que j'avais perdu assez d'orgueil pour chercher celui qui avait détruit nos vies. J'étais incapable de lui dire que celui que j'étais devenu me faisait horreur mais me soulageait d'un poids énorme : la sensation désagréable d'avoir été abandonné. La famille signifiait tout pour moi et aujourd'hui que restait-il des Hastings ? Un tas d'âmes perdues, portées par un vent incertain. Chacun souffrait et en voulait aux autres, chacun aimait et haïssait. Chacun avait donc réagit à sa façon... Cette vie était la mienne et mon combat impossible était la seule voie que je voyais, seulement mon seul appui, c'était l'autodestruction. Mon soulagement, c'était la violence et les limbes de la drogue. Pas très reluisant tout ça...

Je n'affrontais jamais ce regard glacial. Posant les yeux sur mes mains posées sur mon ventre. Ouai ! Bien sûr que je suis sérieux. Tu crois vraiment que j'ai envie de parler d'autre chose ? Je savais rien qu'à voir la légère moue d'Isobel qu'elle avait surtout peur. Peur que quelque chose m'arrive un jour, quelque chose qui la forcerait à m'amener un smoking et une belle boite en chêne à la place d'un jeans et d'une brosse à dent. Mais jamais elle ne l'avouerait et jamais je ne tenterais de la pousser à me le dire. Je préférais la voir en colère que ne plus la voir du tout... Malgré tout il y avait ce silence entre nous. Jamais il ne me gênait auparavant. Aujourd'hui, j'avais l'impression d'être en chute libre quand sa voix se taisait. Je ne dis rien pour autant. Je voulais entendre les mots qui effleuraient ses lèvres... Est-ce que tu as vu ta tronche ?, lança-t-elle avec hargne. Quoi, elle te plait pas ma gueule d'ange cabossé ? Je souris et tâtait mon visage. Bordel que ça faisait mal ! Il n'empêche qu'en serrant les dents, je parvins à ne pas hurler de douleur. Un militaire reste un militaire pas vrai... Pour ce qui est de la fermer... Je crois que ce n'est pas inscrit dans mes gènes... J'ai toujours été un grand bavard pas vrai ? Ouai ouai... C'est ça. Je ne savais pas si mes parents avaient parlé de mon autisme à mes cadets... Pour ma part je n'avais jamais évoqué ce "petit soucis". Je me forçais à relever le regard. Je t'aurais bien dit merci et au revoir mais le médecin insiste pour que quelqu'un me ramène... Ils disent que je pourrais avoir des étourdissements dans les deux prochaines semaines alors la voiture c'est pas le top... C'était pas exactement des excuses mais ça devrait passer... Bon. Il allait falloir que je prenne mon courage à deux mains et que je lève mon derrière de ce matelas... Aie.
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MessageSujet: Re: "On finit tous un jour par se croire immortel" "On finit tous un jour par se croire immortel" EmptyJeu 15 Sep - 22:00

Qu'est-ce qui lui était arrivé ? Comment en est t-il arrivé à ce qu'il est aujourd'hui ? Je ne reconnais plus mon frère. Il n'est plus exactement le même qu'avant. Cela dit, le départ de Jaysen nous a certainement tous changés. Qu'est devenu le frère que j'aimais tant ? J'aimerais que ce gars là revienne. C'est déjà suffisamment difficile d'avoir été abandonné par mon cadet, il faut en plus que mon aîné ne soit plus qu'un crétin fini. Il n'imagine même pas à quel point le départ de Jaysen me fait mal et à quel point son comportement à lui me blesse. Il ne sait faire que l'imbécile, il est indifférent à ce qui est arrivé, mais surtout sûr de lui. Je déteste ce type là. Ce qu'il était me manque et j'aimerais qu'il soit là pour moi. Je n'arriverais jamais à lui dire ce que je ressens, parce que la communication n'est plus vraiment possible entre nous. C'est comme si la liaison s'est coupée. Je le dévisageais de mes prunelles vertes. J'ai besoin de lui et si il n'était pas devenu aussi con, peut-être qu'il s'en apercevrait... et peut-être que si je ne passais pas mon temps le détesté, je serais capable de le lui montrer. Enfin, au moins lui il est là. C'est tendu entre nous, mais il est là. J'imagine que même si je passe mon temps à lui crier dessus, à le détester, c'est mieux que de ne pas l'avoir dans ma vie du tout. Jaysen m'a laissé un vide. Je sens mon coeur se serrer à chaque fois que je pense à lui. J'ai essayé de le contacter après son départ. J'avais besoin de lui parler, de comprendre. Seulement, je n'ai jamais eu de réponse. J'ai du appeler des dizaines et des dizaines de fois en tombant la sur la messagerie. J'ai dû lui laisser des tas de messages. Au final, j'appelais en sachant pertinemment que je n'aurais pas de réponse, mais je continuais à appeler, rien que pour entendre le son de sa voix sur la messagerie. C'était comme l'unique liaison qui nous restait. Et puis un jour, j'ai appelé et ce n'était plus lui. Il avait changé de numéro de téléphone. Mon coeur s'est brisé une deuxième fois lorsque j'ai entendu un serveur vocal me dire que le numéro n'est plus attribué. Bizarrement, j'ai été incapable de le retirer de mon répertoire téléphonique. Je sais, c'est débile, mais j'arrive pas à effacer ce fichu numéro, même si c'est plus le sien. J'essayais de chasser ses pensées de mon esprit, parce qu'elles me rendent trop triste et les expressions de mon visage ne mentent jamais. De toute façon, Eachann doit bien ce fiche de pourquoi je tire cette tronche d'enterrement - « T'es con, tu le sais ça au moins ? » - Lui balançais-je à la figure. Je n'ai jamais eu peur de lui dire ce que je pense. Il est con, c'est vrai. Je n'ai pas envie qu'on m'appelle un jour pour m'annoncer qu'on a retrouver le corps de mon frère inerte. Je dois vivre avec la crainte qu'il peut lui arrivé quelque chose. Déjà, sa profession n'a rien de rassurant, mais en plus, il cherche le danger. Qu'est-ce qu'il cherche à se prouver ? Son existence l'ennuie à ce point ou est t-il devenu un de ses fous drogués d'adrénaline ? Je sais que ne m'en remettrais pas si il lui arrivait quelque chose. Je préfère passer tout le reste de ma vie à lui crier dessus, à nous disputer, plutôt que de le voir mort. Ce n'est pas un choc que je suis en mesure de supporter, pas mon frère. Il est malgré toute la personne la plus importante de ma vie, même si j'ai beaucoup de haine pour lui. Je ne veux pas qu'il lui arrive quelque chose. Dommage que je ne puisse pas l'enfermer dans une cellule pour sa propre sécurité. Oui, c'est bizarre comme idée. A mon avis tout l'amour et la haine que je ressens pour mes frères me rendent folle. Si sa tronche cabosser me plaisait ? Non pas du tout. Cela me rappelait à quel point il ne faisait pas attention à sa vie. Il sourit, son sourire m'agaçait. Pourquoi il souriait comme un idiot d'abord ? Ce n'était pas marrant - « Oh, mais si bien sûr, tu te doutes bien que j'adore ce look. Ça te va tellement bien. » - Répondis-je avec une ironie glaciale et un sourire qui s'était difficilement fendiller sur mes lèvres - « Pour ce qui est de la fermer... Je crois que ce n'est pas inscrit dans mes gènes... J'ai toujours été un grand bavard pas vrai ? » - Non, il n'avait pas toujours été ainsi à chercher les ennuis. Il était devenu con en même temps que Jaysen était parti. Quelle mouche les avaient piqué tous les deux ? Je levais les yeux au ciel, agacée - « C'est vrai, c'est pour ça qu'on devrait te bâillonner, t'aurais pas d'autre choix que de la fermer. » - Répliquais-je toujours aussi sèche - « Je t'aurais bien dit merci et au revoir mais le médecin insiste pour que quelqu'un me ramène... Ils disent que je pourrais avoir des étourdissements dans les deux prochaines semaines alors la voiture c'est pas le top... » - J'allais le faire bien entendu. Eachann est mon frère. Je serais incapable de le laisser dans sa mouise, même si il me saoule à chaque fois qu'il ouvre la bouche. Ce qui est complètement contradictoire, c'est que j'aime entendre le son de sa voix qui me rappelle que lui, il est resté - « Et évidement, tu as pensé à moi. Tu m'en vois absolument ravie. » - Je fis un sourire forcé très facilement détectable. C'était fait exprès pour le coup - « Mon pauvre chéri, heureusement que j'ai daigné venir te chercher. » - Je marquais un court silence avant de reprendre - « Tu as peut-être besoin d'aide pour lever ton gros derrière de ce lit ? » - Façon très charmante de lui apporter mon aide. J'ai beau être horrible avec lui parfois, je m'inquiète toujours à son sujet.
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