Lisa s'était souvent fait répéter que vivre dans la passion n'était pas sain. Que vivre pour quelqu'un d'autre n'allait pas l'amener très loin dans la vie. Peut-être était-ce pour cela qu'à 33 ans, elle était toujours célibataire. Son commerce marchait merveilleusement bien, toutefois elle n'avait personne quand elle rentrait chez elle le soir. Elle avait déjà penser à s'acheter un chien, mais elle détestait les poils qu'ils laissaient. Alors elle se contentait de sa petite routine, fantasmait sur le deuxième voisin et profitait de ses temps libres pour se faire des scénarios romantiques dans sa tête. Toute son expérience se résumait en les lires qu'elle avait lu et les films qu'elle avait vu. Rien de plus. Mais bref, passons.

Alors qu'elle marchait pour aller rejoindre sa voiture, à quelques rues de sa boutique, elle croisa un joli blond qu'elle aurait bien aimé qu'il se retourne sur son passage. Mais évidemment, aucun ne le faisait. Elle soupira, devant son manque évident de talent avec les hommes. Elle ralentit soudainement le pas, sentant la solitude de toutes ces années passées seule tomber sur ses épaules, quand elle se fit sauvagement bousculer. « Pardon. » lança l'homme derrière elle. Il vint ensuite se planter devant moi. Mon cerveau tomba alors sur le sol à mes pieds et se fracassa en mille morceaux. Ma langue suivit le même tracé et il me fut impossible de faire autre chose que d'écouter mon coeur battre la chamade dans ma poitrine. Seigneur, si cela continuait ainsi, j'allais frôler la crise cardiaque. Soucieuse de ma santé cardiovasculaire, je m'efforçai de respirer lentement, prenant de grandes bouffés, ayant l'air à la fois stupide et asthmatique, ce que je n'étais pas du tout. « Tout va bien ? » demanda l'homme devant moi, posant alors sa main sur mon bras. Le contact m'électrifia. Voilà, j'étais devenue cette jeune femme incapable d'agir devant un homme intéressant, alors que j'étais capable de tenir une conversation avec à peu près n'importe qui. « Oui oui... » murmurais-je. Deux mots, facile à dire. Un bon début. Un sourire en coin de sa part. Un sourire imbécile de la mienne. Une invitation pour aller prendre un café. « Je... préfère le thé. ». Et voilà, le début d'une histoire.